Nouvelle chambre à air Schwalbe
// 17/01/2021 //
Au début des années 90, les descendeurs roulaient en lycra avec des casques bol, sur des montures quasi sorties du catalogue. Les cantilevers étaient le standard et les suspensions ne dépassaient que rarement les 50mm de débattement. Et pourtant, ces bikes de descente sont restés gravés dans nos esprits, en grande partie parce qu’ils sont indissociables de leur rider. Ils ont aussi préfiguré ce que sont nos vélos actuels.
Nous avons choisi de vous présenter une sélection de 5 vélos de DH mythiques qui ont marqués les années 90. Nos critères de choix sont : un pilote de légende DH, un vélo qui marqua son temps et pas de frein à disque. Voici donc notre sélection, forcément partiale.
Qui se souvient de Dave Cullinan, champion du monde de DH en 1993 à Bromont, Canada ? Pas grand monde, j’en ai bien peur. Et pourtant, sa victoire popularisera un des cadres alu tout suspendu les plus vendu du début des années 90. Fabriqué par Verlicchi en Italie, il apparaitra en 1993 au catalogue de plusieurs marques : DBR Dual Response, Sinttesi, Bromont, Kona EFS, et même le Lapierre de Franck Roman aux mondiaux de Métabief 93. Pour l’anecdote, la fiche technique de Verlicchi ne mentionnait même pas le débattement qui devait tourner autour de 40mm.
photo : catalogue Iron Horse 1993
Le bike de Cullinan représente parfaitement l’état d’esprit de l’époque : un vélo « stock » optimisé : fourche Marzocchi XC 400 air/huile, amortisseur de la même marque, full XTR M900 boitier de pédalier TNT titane, jantes Mavic 231 céramique, tige de selle Control Tech, potence Answer A-TAC à plongeur, cintre droit Easton aluminium, et des Tioga Psycho en 1,95 ! L’histoire s’est arrêtée là pour Cullinan. Suite à une chute, les médecins découvrent que son aorte est abîmée : opération à cœur ouvert. Il ne reviendra jamais au niveau. Dommage, car il doit justement sa victoire aux mondiaux à son gros cœur : il fut le seul à passer un énorme saut qui lui assura la victoire de 4 secondes sur Jimmy Deaton et Christian Taillefer.
Missy Giove est connue de tout biker qui se respecte comme pilote du tean Volvo-Cannondale et pour son piranha séché autour du cou. C’est aussi la pilote emblématique du team Yeti du début des années 90 : une pépinière de talents à l’état brut qui roulaient sur des vélos d’usine. Juliana Furtado, John Tomac, Jimmy Deaton, Myles Rockwell pour ne citer que les plus titrés. En 1993, Missy the Missile roulait sur un Yeti ARC ASLT équipé avec ce qui se faisait de mieux à l’époque, autour d’un cadre aluminium made in Durango, Colorado, jaune et turquoise comme il se doit.
photo : The Pro’s Closet
Du très exotique aussi pour les européens que nous sommes : très désirables moyeux Ringlé Super Bubba (AV) et Super Eight (AR), tige de selle Moby Post de la même marque, porte bidon (!), cantilevers Speed Controller et manivelles Jostix Grafton, l’incontournable potence Answer A-TAC couplée à un jeu de direction Chris King en 1 pouce ¼. La transmission était très classique : XTR M900. Les suspensions : amortisseur Risse et une fourche Manitou customisée, mixant pièces de Manitou 2 et 3. Fonctionnant à l’origine avec des élastomères, elle avait été modifiée pour recevoir un ressort dans un des plongeurs.
Le Radical Plus est un des rares VTT de descente à avoir été doublement titré sur les mêmes mondiaux. Une performance réalisée lors de la coupe du monde de 1994 à Vail par François Gachet et Anne-Caroline Chausson. A marquer d’une pierre blanche, car c’est aussi le préambule de la domination du Team Sunn au mieux des années 90.
photo : catalogue Sunn, 1995
Contrairement aux autres bikes du circuit, le Sunn Radical Plus de Gachet est un vrai prototype de DH, conçu de A à Z pour la pratique. A partir d’un cadre acier, ce qui devient rare à cette période, Olivier Bossard (qui créera Bos Suspensions en 1999) conçoit la fourche Sunn Chaos et l’amortisseur en s’inspirant de la moto. La fourche Chaos de descente est remarquable en tous points : pièces alu taillées dans la masse, fonctionnement air-huile, fourreaux carbone, et axe traversant de 25mm. En 94, chez Sunn, les accessoires ne sont pas flamboyants comme sur les bikes US où la mode est aux pièces anodisées : transmission XTR, Gripshift SRT800, potence chromo, tige de selle Kalloy Uno. A noter cependant le disque arrière Sachs et le système anti-déraillement maison. Remarquez le bouchon de valve vert : chambres à air Hutchinson vertes. Un must-have de l’époque.
Kirchzarten, championnats du monde 1995, Nicolas Vouilloz met 2 secondes au tenant du titre François Gachet pour sa première saison en élite, après avoir tout raflé chez les jeunes depuis 1992 jusqu’à signer les meilleurs temps scratch face aux séniors. De 94 à 96 chez GT, « E.T. » arrivera dans 1997 dans l’écurie Sunn. Mais c’est sur ses LTS qu’il obtiendra son surnom en dominant la DH mondiale.
photo : Fat Tire Fotos
En 1995, Nicolas roule sur un LTS DH offrant autour de 120mm de débattement : il pourrait être catégorisé aujourd’hui comme un all-mountain ! Un beau cadre alu made in the USA, épuré, comme on en verra plus ensuite sur les descentes mondiales. Le tube de selle coudé permet de gagner plus de débattement. En effet, le positionnement de l’amortisseur Rock Shox, pincé sous la selle, impose beaucoup d’espace pour la roue arrière. Autre élément notable lors des mondiaux de 95, Vouilloz utilise une fourche Specialized FSX (Future Shox) modifiée. Vraisemblablement, monter les fourreaux carbone de la Spé sur une Judy DH permettait de gagner un peu de poids. Les plongeurs rallongés permettaient sans doute de jouer sur l’angle de direction. A noter aussi le frein avant : des v-brakes, présentés par la presse comme surpuissants, et qui apparurent pour la première fois au catalogue Shimano en 1996.
L’Intense M1 de Shaum Palmer préfigure les gros DH de la fin des années 90, les freins à disque en moins : cadre aluminium monocoque, 150mm de débattement assurés par un parallélogramme à maillon Host Link, Rock Shox Boxxer double T, et une énorme galette soutenue par un anti-déraillement MRP. Rappelons qu’un an plus tôt seulement, les bikes de descente tournaient à 100/120mm de débattement !
Ajoutez à cela une peinture personnalisée par Troy Lee Design et voilà un vélo unique qui colle parfaitement à la personnalité fantasque de Shaun Palmer. L’équipement ? Un peu plus fun que les productions européennes de l’époque : XTR M950, Mavic 121 SUP CD, moyeux Ringlé, IRC Missile 2,25, freins hydrauliques Magura Race Line D (ça freinait très fort), cintre et potence Azonic, jeu de direction Chris King, pédales plates… Et ce sont peut-être ces pédales qui valurent à Palmer de terminer deuxième des mondiaux de 1996, à 15 centièmes de seconde de Nicolas Vouilloz.
Bien-sûr, cette sélection est partiale. Les Cannondale Super V 4000 DH de Missy Giove et Myles Rockwell, le Raleigh Titane-Carbone de John Tomac roulant autant en XC qu’en DH, ou le Schwinn Staight 8 de Jurgen Beneke auraient aussi droit de citer… et tant d'autres.
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